4 AVRIL : « CERTAINS GROUPES TERRORISTES VISENT LE SÉNÉGAL »

’’Forces de défense et de sécurité et protection des frontières’’ est le thème de la célébration du 61e anniversaire de l’accession à la souveraineté internationale du Sénégal, ce 4 avril 2021.

Pour rappel, quatre hommes ont été écroués à Dakar le 10 février dernier, suite à leur arrestation à Kidira, point de passage vers le Mali. Ils sont accusés d’association de malfaiteurs et d’actes d’appui au terrorisme. Des images de propagande djihadiste ont été retrouvées dans leurs téléphones portables. Le numéro de l’un des suspects figurerait également dans un groupe WhatsApp lié à la Katiba Macina d’Amadou Koufa, l’une des principales composantes du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), affiliée à Al-Qaida au Sahel.

Ce qui fait dire au Dr Ousseynou KA, spécialiste des questions de défense et de sécurité, joint par iRadio, que le choix du thème est « une continuité par rapport à ce qui s’est passé à Kidira dernièrement. » D’autant plus qu’appuie, évoquant les manifestations survenues début mars dans la foulée de l’arrestation de l’opposant politique, Ousmane Sonko, « il y a eu la sortie du ministre de l’Intérieur où il parlait de forces occultes et de terroristes. C’est juste pour confirmer qu’il y a une probabilité d’infiltration de terroristes au Sénégal. »

LA POROSITÉ DES FRONTIÈRES, LE VENTRE MOU

L’historien et auteur de travaux sur les questions de sécurité, Mouhamadou Lamine Maïga, va plus loin. « Ces frontières que nous avons hérité de la colonisation sont très difficiles à gérer. Il s’agit d’espaces tampons qui sont aussi des espaces transculturels. Et la porosité de ces frontières-là entraîne beaucoup de défis de type sécuritaire. Parmi eux, nous avons le trafic des armes, de la drogue, la prostitution. Il y a aussi des groupes djihadistes qui essaient d’étendre leurs tentacules un peu partout, en Afrique de l’Ouest. Le Sénégal a été épargné jusqu’ici mais il y a à craindre puisque les informations que l’on reçoit actuellement font état de tentatives d’incursions au niveau de notre pays, de certains groupes terroristes. »

Pour y faire face, un changement d’approche sécuritaire est préconisé. « Comme la question est pesante, l’État du Sénégal doit élaborer une autre stratégie. On a une défense assez sectorielle mais là, il faut aller dans une défense et une stratégie globales. Parce que quand on parle du terrorisme également on parle de menace diffuse », recommande Dr KA, insistant également sur la formation des contingents surtout du corps spécial face à la menace terroriste.
Maïga insiste sur l’implication des populations qui vivent dans les zones frontières, pour une prévention efficace. « Il va falloir qu’il y ait une synergie entre nos forces de défense et les populations. Parce que ces populations qui vivent au niveau de ces frontières-là, peuvent au moment où on note des activités illicites, qu’elles puissent remonter l’information au niveau des différents postes de contrôle afin qu’il y ait un maillage territorial ».

Emedia

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