– Port du masque sous peine d’amende
– Remobilisation de la police et de la gendarmerie sur les places publiques
Le ministre de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye, pour un respect des gestes barrières édictés dans le cadre de la lutte contre le coronavirus, va faire appliquer demain vendredi une série de nouvelles décisions. Cela fait suite aux instructions données dans ce sens hier en conseil de ministres par le chef de l’État.
Les autorités envisagent de sévir contre le relâchement noté dans les gestes barrières dans la lutte contre le coronavirus. Selon le site d’informations Libération online, «de sources bien informées, le ministre de l’Intérieur Aly Ngouille Ndiaye a décidé d’appliquer avec ses hommes, à partir de ce vendredi, une nouvelle série de décisions». Ces décisions visent «à faire respecter les mesures de prévention édictées par les autorités sanitaires». Celles-ci «concerneront les espaces et lieux de rassemblement : lieux de culte, plages, restaurants, salles de sport, marchés ainsi que les événements tels que les funérailles, baptêmes, mariages, de même que les transports en commun». Il s’agira pour le gouvernement de prendre de nouvelles mesures de restriction pour freiner la propagation du virus, au vu du nombre de morts et de cas qui s’accroît ces derniers temps. Ainsi, hier lors de la réunion hebdomadaire du Conseil des ministres, «le Président de la République, abordant l’implication des jeunes dans la lutte contre la pandémie de la Covid-19, a lancé un appel à la jeunesse pour conforter au quotidien le plaidoyer communautaire pour l’observance généralisée des mesures barrières et le port obligatoire et systématique du masque dans les transports et les lieux recevant du public, sous peine d’amende, en cas d’infraction». Pour une bonne application de ces mesures, il va falloir s’attendre à des interventions de la police et de la gendarmerie, puisque «le chef de l’Etat a (…) demandé au ministre de l’Intérieur et au ministre des Forces armées, de déployer sur le terrain un dispositif spécial de régulation et de contrôle sur l’étendue du territoire national».
Il faut noter que le 10 juillet dernier, le ministre de l’Intérieur avait, dans un communiqué, invité «les Sénégalais à un meilleur respect des mesures barrières» après la décision prise par le chef de l’Etat de lever l’Etat d’urgence et le couvre-feu, afin de permettre une reprise des activités économiques.
Depuis la levée des restrictions, il est noté un relâchement total dans le respect des mesures barrières (distanciation physique, port du masque, limitation des déplacements). L’inquiétude est d’autant plus grande que durant la période de Tabaski, de l’affluence était notée dans les lieux de commerce sans aucun respect des gestes barrières. Pire, beaucoup de gens se sont déplacés dans leur localité pour célébrer l’Aïd dans un contexte où la pandémie de coronavirus a touché toutes les régions du pays. Ces déplacements se sont effectués à un moment où les autorités peinent encore à faire respecter les mesures d’hygiène requises dans les gares routières et les «horaires».
La campagne de sensibilisation menée et le point quotidien sur la situation de la pandémie au Sénégal avec la hausse du nombre de cas et de décès n’ont pas encore réussi à faire comprendre à une bonne partie de la population la gravité de la situation.
Lundi dernier, lors du débat du jour après le journal de 12h sur la Rfm, le directeur de la Prévention au ministère de la Santé avait reconnu que «la limite de nos stratégies, aujourd’hui, c’est au niveau de la sensibilisation et au niveau de l’implication de la communauté à prendre part activement à la lutte contre cette pandémie». Il avait ainsi rappelé que cette bataille ne peut être remportée «sans le respect de ces mesures». Il avait par la même occasion averti sur la flambée des cas communautaires. D’après lui, «la transmission communautaire est là et les chiffres communiqués, c’est selon une collecte donnée». Dr Ndiaye avait ajouté qu’il y a «toujours une transmission communautaire et cela signifie que c’est la partie visible de l’iceberg et qu’il y a des cas qui peuvent toujours passer inaperçus».
Son co-débatteur, le professeur Cheikh Mbacké Lô, avait plaidé l’application «de mesures coercitives» pour le port du masque. «Le port du masque doit être obligatoire dans les lieux publics. L’Etat peut commencer, au moins dans les marchés, pour faire respecter ces mesures barrières. On ne peut pas mettre un policier derrière chaque citoyen. C’est impossible, d’autant plus que nous sommes dans un pays où les ressources sont limitées. Cependant, nous pouvons, dans les lieux publics, notamment les banques où l’on note un relâchement, le faire. Ce sera pédagogique et les populations vont sentir la nécessité de suivre les recommandations des autorités sanitaires», avait-il recommandé. Peut-être dans les décisions qui vont être prises par le ministre de l’Intérieur dans les jours à venir, ce cri du cœur du Pr Lô sera pris en compte.
Le quotidien
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