Collectivités territoriales transfrontalières en Afrique de l’Ouest : Mise en place d’un schéma d’aménagement transfrontalier du bassin du fleuve Sénégal

Le  ministre des Collectivités territoriales, du Développement et de l’Aménagement des territoires, Oumar Guèye a procédé lundi au  lancement du Schéma d’Aménagement Transfrontalier Intégré (SATI) élaboré par CCT- UEMOA/ Commission GERAD, dans la commune de Bakel en présence de  plusieurs officiels, des experts ainsi que des autorités administratives du Sénégal, du Mali, de la Guinée ,de la Mauritanie et de la Guinée Bissau, et aussi des invités du Togo, du Nigéria et du Burkina (…), du fait de leurs expériences dans les autres espaces d’intervention

Cette rencontre prescrite autour du lancement du démarrage des activités pour l’élaboration d’un Schéma d’Aménagement Transfrontalier Intégré (SATI), qui regroupe le Mali, la Guinée Conakry, la Guinée Bissau, la Mauritanie et le Sénégal, dans le bassin du fleuve Sénégal, a permis aux différents participants de s’approprier les orientations de la phase 2 du PCTL qui accompagne les initiatives des inter- collectivités transfrontalières de l’espace UEMOA pour promouvoir la Coopération transfrontalière et le développement des espaces transfrontaliers. A travers notamment, comme le relève la note introductive, l’amélioration des capacités de maîtrise d’ouvrage des collectivités territoriales et de leurs structures faitières transfrontalières, l’amélioration des cadres juridiques et institutionnels nationaux et internationaux de coopération transfrontalière ainsi que les mécanismes de gouvernance des structures faitières des collectivités territoriales transfrontalières. Ainsi que l’accroissement de l’offre d’infrastructures et de services pour l’aménagement et le développement des espaces transfrontaliers.

Pour le ministre des Collectivités territoriales, du Développement et de l’Aménagement des territoires, Oumar Guèye, la rencontre du jour plaide en faveur de l’aménagement du territoire sous-régional et plus particulièrement de la zone du bassin du fleuve Sénégal. 

« Notre pays partage avec ses voisins du Mali, de la Guinée et de la Mauritanie un destin commun autour du Fleuve Sénégal et des espaces transfrontaliers constituant une opportunité de développement économique et de renforcement des liens sociaux et culturels. Ainsi  des défis liés à la paix, à la sécurité, à la gestion des ressources naturelles, aux échanges culturels nous interpellent par de-là les frontières, pour une intégration régionale réussie », déclare t-il. Aux regards de ces différents enjeux, l’autorité en charge du  ministère des Collectivités territoriales, du Développement et de l’Aménagement des territoires, annonce que «  l’élaboration du Schéma d’Aménagement transfrontalier intégré (SATI) du bassin du Fleuve Sénégal devrait concrétiser, sans nul doute, la volonté des Etats de nouer un partenariat fécond dans l’élaboration des outils de planification et le partage d’expériences ». Etant convaincu que «  le SATI permettra de renforcer nos villes frontalières qui constituent des lieux où se consolident les liens sociaux entre les peuples. L’attractivité des villes frontalières va en faire de grands centres d’activités économiques et de socialisation au niveau des espaces transfrontaliers, confortant les relations sous régionales ». Pour la Représentante-résidente de la Commission de l’UEMOA au Sénégal, Mme Aïcha Kabo, la mise en œuvre du Schéma d’Aménagement Transfrontalier Intégré qui   témoigne de la franche collaboration entre l’UEMOA, la CEDEAO et l’Omvs, s’inscrit comme un  nouvel élan de coopération transfrontalière dans cet espace pour la réduction de la pauvreté , de l’insécurité et le renforcement des bases du développement durable pour le bien-être des populations ». 

A propos du Bassin du Fleuve Sénégal

Le fleuve Sénégal correspond à une région de plus de 300 000 km2 à cheval sur quatre pays pour une population d’environ 12 millions, dotée d’une population relativement jeune (âge médian de moins de 20 ans), avec un taux de croissance qui se situe à 3 % par an. En dehors du fleuve Sénégal qui constitue le principal facteur d’intégration économique, il existe d’autres potentialités dans la zone du Bassin du Fleuve Sénégal, notamment, les ressources naturelles et minières et d’énormes potentialités agro-sylvo-pastorales.

Du fait, «  les mobilités pastorales qui caractérisent ce territoire, le continuum socio- culturel du peuplement et le dynamisme de la coopération transfrontalière, rendu possible grâce aux importants investissements routiers de ces dernières années, tendent à faire de ce bassin, un espace d’intégration sous régionale », de l’avis de Ibrahima Baba Sall, député maire de Bakel, président du réseau des maires du Bassin du Fleuve Sénégal.

Avant de relever qu’avec la création de l’Organisation de Mise en Valeur du fleuve Sénégal (OMVS), qui traduit la volonté des quatre Etats de cette coopération régionale, le Bassin du Fleuve Sénégal, qui constitue un carrefour indispensable entre la façade atlantique et le continent, se positionnait comme un pôle territoire économique d’une importance capitale. Le président du réseau des maires du BFS, est d’avis que le Bassin du Fleuve Sénégal, réunit aujourd’hui, « toutes les conditions économiques, sociales et culturelles pour être un bassin de vie, de croissance et de prospérité ». La consolidation de la paix, le bon voisinage et la coopération territoriale, entre autres éléments constructifs, sont selon le président, une réalité portée par les acteurs locaux, la société civile, les élus et les autorités des différents pays qui sont soutenus en cela par les partenaires au développement. Au rang desquels,  l’Union Européenne, la Banque Mondiale, les partenaires de la coopération décentralisée, les agences de coopération bilatérale (AFD, AECID, USAID etc.), les ONG de solidarité internationales pour le développement…A ce titre, le président du réseau des maires du BFS, se dit persuadé que « le Schéma d’Aménagement Transfrontalier Intégré (SATI) qui répond à une forte demande du réseau des maires ,qui a inscrit dans son agenda, l’élaboration d’un Plan d’Aménagement et de Développement du Bassin du Fleuve Sénégal, aidera les autorités locales et les autres acteurs à mettre les différents territoires sur les rampes d’un développement équilibré et harmonieux contribuant à la croissance globale des pays de la sous région, mais une croissance perçue et

vécue localement parce que s’appuyant sur les spécificités et les énormes potentialités des différents territoires du bassin ».

Pape Moctar Ndiaye Sud Quotidien

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