Débordement du fleuve Sénégal : des élèves contraints de braver les inondations pendant que le régime Sonko-Diomaye n’en a cure.

Dans le nord du Sénégal, des scènes poignantes illustrent des élèves affrontant les eaux pour se rendre à l’école, suite au débordement du fleuve Sénégal. Ces inondations, causées par les crues du fleuve et de ses affluents, ont rendu impraticables les routes et les chemins menant aux établissements scolaires, obligeant les jeunes à parcourir des kilomètres à travers l’eau, parfois jusqu’à la poitrine. À cela s’ajoute une autre conséquence grave : de nombreux sinistrés, ayant perdu leurs habitations, se réfugient désormais dans les salles de classe, privant des milliers d’enfants de leur droit fondamental à l’éducation. Malgré cette situation alarmante, les autorités, notamment le ministre de l’Éducation nationale, restent dans un silence assourdissant. En l’absence de mesures concrètes, les familles touchées continuent de vivre un véritable drame humanitaire. Pour des raisons d’équité et de justice sociale, des actions urgentes doivent être entreprises par le gouvernement pour reloger les sinistrés et rétablir l’accès à l’éducation pour les élèves affectés.

Nonobstant ces conditions éprouvantes, la détermination des élèves à accéder à l’éducation témoigne de leur courage et de leur résilience. Par ailleurs, cette situation difficile reflète également la détresse de leurs parents, qui vivent un drame humanitaire sans précédent depuis 1950, le tout dans un silence méprisant de la part des autorités gouvernementales.

Selon la Société d’aménagement et d’exploitation des terres du delta du fleuve Sénégal (SAED), plus de 700 hectares de rizières ont été submergés dans la région de Matam, touchant environ 1 000 producteurs de riz. Ces pertes, qui ne représentent que les premières estimations, menacent gravement la sécurité alimentaire des populations locales, qui dépendent largement de l’agriculture. La destruction des terres agricoles augmente également la vulnérabilité économique des agriculteurs et de leurs familles, creusant le fossé de leur dépendance à l’aide de la diaspora.

Isolement du Dandé Mayo

Un autre fait préoccupant est l’isolement total  du Dandé Mayo depuis le début des crues. Coupée du reste du pays, la population ne peut plus recevoir de vivres et de produits de première nécessité, qui leur proviennent habituellement de l’extérieur. Cet isolement aggrave la précarité des habitants et rend urgente une intervention des autorités pour rétablir les voies de communication et assurer l’approvisionnement en biens essentiels. Si rien n’est fait rapidement, une crise humanitaire de grande ampleur est à craindre dans cette région déjà durement affectée.

Une indifférence préoccupante

Alors que les élèves et leurs familles font face à des conditions de vie de plus en plus difficiles, le régime Sonko-Diomaye semble largement indifférent à leur souffrance. Plutôt que de mobiliser des ressources et des moyens suffisants pour faire face à cette crise, le gouvernement préfère organiser des rassemblements politiques dans un aréna de 15 000 places, un édifice hérité de l’ancien régime qu’il critique pourtant. Ces rassemblements, présentés comme des levées de fonds pour financer des campagnes électorales, se transforment en exercices d’autosatisfaction, ponctués de discours populistes.

De plus, le chef de file du régime a récemment proposé un débat avec Amadou Ba, ancien Premier ministre du régime déchu, dans le dessein de détourner l’attention de l’opinion. Pendant ce temps, les habitants des régions de Matam, Saint-Louis, Tambacounda et Kédougou continuent de souffrir des conséquences des inondations.

Cette indifférence est perçue par beaucoup comme une punition envers une population qui ne soutient pas le projet du gouvernement. La récente visite aérienne du Président Faye, qui a délibérément omis la région de Matam et le département de Podor, renforce cette impression.

Mobilisation citoyenne

Face à cette tragédie, les populations des régions touchées, ainsi que leur diaspora, s’organisent pour venir en aide à leurs concitoyens. Des initiatives telles que Riposte SOS Inondation et Focus Inondation ont été mises en place pour organiser des collectes de dons, afin d’assister les sinistrés de manière coordonnée et citoyenne. Ces efforts citoyens témoignent de la résilience et de la détermination des populations à surmonter cette crise.

La situation reste critique et les habitants de la région de Matam, Saint-Louis, Tambacounda et Kédougou  espèrent une réaction rapide et efficace de la part de leurs dirigeants pour faire face à cette crise humanitaire sans précédent. La situation actuelle rappelle l’importance d’une gestion proactive des ressources en eau et des infrastructures, afin de prévenir de telles catastrophes à l’avenir.

Alassane DIA , Nguenaar actu

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