DES MÉNAGES ATTENDENT LE CASH À MATAM

La onzième région du Sénégal est dans la zone orange en matière d’insécurité alimentaire. L’opération de transfert d’argent aux démunis démarre ce mardi, avec un lancement par le chef de l’Etat. Bés bi a fait un tour dans quelques familles de Matam. Si certains sont au courant de l’opération, d’autres ne le sont pas du tout.

Le Président Macky Sall a décidé de venir en aide aux ménages démunis, en procédant à une vaste opération de Cash transfert qui sera lancée ce mardi 10 mai. Un système de transfert d’argent « exceptionnel » d’un mon- tant de 43 milliards de francs CFA destiné à 542 956 ménages répertoriés dans le Registre national unique (Rnu).
Les cibles vont recevoir directement 80 000 chacune dans son téléphone portable. Le choix de Matam n’est pas gratuit puisque cette opé- ration de soutien aux ménages fragiles intervient au moment où la région a été déclarée en « zone orange », c’est-à-dire à risque d’insécurité alimentaire. 80 000 ménages pour le seul département éponyme. Certaines familles sont au courant de l’aide annoncée et croisent les doigts, alors que d’autres n’ont toujours pas été informées de l’opération. En face de la station Total de Ourossogui, juste à côté du rond-point, une femme octogénaire, chapelet à la main, est membre de la famille Ndiaye. A première vue, la bâtisse suggère une modeste famille.

Fatima Sy, sourire aux lèvres, soutient qu’elle n’est pas au courant de l’aide, qu’elle vient de l’apprendre. Mais elle en a bénéficié par le passé. « En 2020, nous avons eu une aide de 80 000 FCFA. Depuis lors, je ne suis au courant de rien », révèle la dame, soulignant que leur ménage ne bénéficie pas des bourses familiales.

Penda Ndiaye est veuve, mère de six enfants. Une vendeuse de « thiaff » (cacahuètes) qui réside au quartier Moderne 2 de Ourossogui. Elle n’a jamais été sélectionnée dans les projets d’aide de l’Etat. Mais il y a quelques jours, elle a été retenue par un projet d’aide qu’elle ignore. « Avant le mois de ramadan, j’ai été convoquée chez le chef de quartier qui m’a inscrite sur une liste et m’a demandé mon numéro de téléphone et ma carte d’identité. Il m’a fait savoir que c’est une aide octroyée aux ménages démunis », a dit Penda Ndiaye. Qui espère faire partie des « élus » du Cash transfert. Boubou Gadio, un habitant du quartier Aynoumadji 1, père de quatre enfants, n’arrive pas à trouver du travail depuis 2006. Lui non plus n’est pas au courant de l’aide annoncée. Il va plus loin en dénonçant le « manque de transparence » des autorités dans les opération sociales. À Matam, l’aide octroyée aux ménages suscite déjà une grosse polémique.

Emedia : Amadou Oumar Diallo , correspondant

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