Entre 1904 et 1908, au moins 60 000 Herero et quelque 10 000 Nama furent tués, ce que de nombreux historiens considèrent comme le premier génocide du XXe siècle.
Le chef du plus grand parti d’opposition de Namibie a déclaré mardi 13 septembre avoir écrit à l’Allemagne pour lui demander de renégocier l’accord sur le génocide scellé en 2021 entre les deux gouvernements. Le dirigeant du Mouvement démocratique populaire (MDP) McHenry Venaani a indiqué à l’AFP qu’il avait écrit à la ministre allemande des affaires étrangères Annalena Baerbock la semaine dernière, mais n’avait pas encore reçu de réponse. Lire aussi Article réservé à nos abonnés L’Allemagne demande pardon à la Namibie pour le génocide des Herero et des Nama
En Namibie, l’Allemagne fut responsable de massacres des peuples indigènes Herero et Nama, ce que de nombreux historiens considèrent comme le premier génocide du XXe siècle.
En mai 2021, après plus de cinq ans d’âpres négociations, l’Allemagne a annoncé qu’elle reconnaissait avoir commis un « génocide » dans ce territoire d’Afrique australe qu’elle a colonisé entre 1884 et 1915 et a promis une aide au développement de 1,1 milliard sur trente ans qui doit profiter aux descendants des deux communautés. L’Allemagne a souligné que cette aide serait versée sur « une base volontaire » et que l’accord n’était pas comparable à des « réparations ».
« Réélaborer un accord »
De nombreux Namibiens ont rejeté l’accord, estimant que les descendants des Herero et des Nama n’avaient pas suffisamment été impliqués dans les négociations et que le gouvernement de Windhoek avait été contraint d’accepter le texte, présenté au Parlement namibien il y a un an mais toujours pas adopté.
« Les réparations n’ont pas été reconnues comme une conséquence de l’admission du génocide », a déclaré M. Venaani, appelant l’Allemagne « à revenir à la table des négociations et à réélaborer un accord qui satisferait les deux groupes ».
Les crimes commis en Namibie pendant la colonisation allemande empoisonnent depuis de nombreuses années les relations bilatérales. Au total, au moins 60 000 Herero et quelque 10 000 Nama furent tués entre 1904 et 1908.
LE MONDE