Si en rendant sa décision le 13 octobre prochain le tribunal suit le maître des poursuites dans son réquisitoire, Kaliphone risque un an de prison assorti du sursis. En effet, il a été attrait, ce matin, à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar pour répondre des faits de coups et blessures volontaires ayant entraînés une interruption temporaire de travail de 8 jours au préjudice d’Adja Thiaré Diaw. Devant le tribunal, le mis en cause a donné sa version des faits. Il a narré que la fille lui avait proposé de l’amener au restaurant Terrou Bi. « Quand elle m’a fait cette proposition, je lui ai rétorqué qu’on pourrait me reconnaître une fois là-bas. C’est ainsi que je lui ai suggéré d’aller à Novotel. Mais une fois sur place, on a vu que l’hôtel était fermé. Ensuite, elle m’a dit qu’elle doit faire une shooting devant chez elle », a-t-il déclaré. Avant de poursuivre : « j’avais que 25 mille francs ce jour-là et elle me les avait pris. Sur ce, j’ai récupéré son téléphone. Lorsque Ahmed Cissé m’a appelé quelques minutes après pour me demander de venir, elle m’a mordu et fait des griffes. C’est pourquoi je l’ai frappé pour me sauver et sa maman aussi est sortie pour m’insulter ».
Le maître des poursuites qui l’interrogeait lui a clairement notifié que nous sommes dans un État de droit. Raison pour laquelle il a comparu devant un juge. « Tu lui as donné des coups atroces. Et si tu étais un bon gentleman, tu allais lui remettre l’argent. D’ailleurs, qui est-ce qui t’a poussé à appeler la fille tard dans la nuit pour sortir avec elle ? », a laissé entendre le procureur. Kaliphone de répondre : « je l’ai fait car je la considère comme une sœur. Elle m’a mordu et je l’ai frappé à deux reprises sur le visage. Sa mère l’a aussi frappé et même le témoin ».
Entendu à son tour, le témoin, commerçant de son état a confié au tribunal que : « (…) quand j’ai commencé à parler avec Adja elle m’a frappé. J’ai vu que son visage était enflé et ses lèvres saignées un peu. Je n’ai fait que constater des blessures ». Poursuivant, le témoin a dit qu’il n’a pas vu de slip et il ne peut pas se prononcer sur l’aphrodisiaque dont on fait état.
La partie civile réclame 100 millions
Tour à tour, les avocats ont pris la parole pour les plaidoiries. Me Ndiaye a soutenu que le mis en cause a promis monts et merveilles à Adja Thiaré qui a accepté son invitation au restaurant Terrou Bi. En cours de route, dit-il, il a commencé à carresser la fille, à la palper. « Cette dernière a répondu par la négative. Elle est une actrice modèle en France. Kaliphone a cru que c’est une dame de mœurs légères, une pute, une lesbienne. C’est une excellente étudiante qui étudie à Bordeaux. Elle a une difficulté gastroentérologie c’est pourquoi elle est venue au Sénégal. La dame lui a opposé une farouche résistance », a dit la robe noire. L’avocat rappelle que le témoin a dit qu’il a trouvé Kaliphone et Adja dans le véhicule. « Il voulait coûte que coûte avoir une conjonction sexuelle. Le slip de la dame est troué. Mais, nous allons en débattre ailleurs. Je vous assure que le médecin Dembélé a refusé qu’on accède dans la salle. La thèse de l’agression est incontestable. Tout le monde sait que Kaliphone est une personne dangereuse pour notre société. Il jette l’anathème sur les institutions de la République. Il insulte tout le monde. Les coups ont conduit à l’hospitalisation de la victime qui n’a pas encore révélée tous ses secrets. C’est inadmissible et insoutenable dans un État de droit », a dit la partie civile qui a réclamé 100 millions FCFA à titre de dommages et intérêts. Invité à faire son réquisitoire, le parquetier a requis un an assorti de sursis et une amende ferme de 100 mille francs.
Pour sa part, la défense renseigne que le mis en cause a compris qu’il ne devais pas faire justice soit même. « Ce dossier est très simple. Et mon client demande pardon. C’est un justiciable sénégalais comme tous les autres », a dit la défense. Après avoir écouté tout le monde, le juge a mis l’affaire en délibéré pour jugement devant être rendu le 13 octobre prochain.
Emedia